Publié dans la Presse – Octobre 2015
La consommation de compléments alimentaires conduit plus de 20 000 personnes par an aux services d’urgences hospitaliers aux États-Unis, selon une étude fédérale publiée dans le New England Journal of Medicine.
Près d’un tiers de ces patients (28 %) sont de jeunes adultes âgés de 20 à 34 ans. Environ 10 % du total de ces personnes s’étant rendues aux urgences ont nécessité une hospitalisation, selon l’étude de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence des médicaments, et des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les chercheurs ont analysé dix ans de statistiques (2004-2013) de 63 hôpitaux représentatifs aux États-Unis. Les compléments pour perdre du poids ou destinés à donner de l’énergie, qui ne sont pas réglementés contrairement aux médicaments, ont été responsables de 71,8 % de ces visites aux urgences.
Symptômes cardiovasculaires
Ces patients se plaignaient de symptômes cardiovasculaires, dont des palpitations, des douleurs à la poitrine et une accélération du rythme cardiaque (tachycardie). Les 20-34 ans ont représenté 58 % de ces cas, selon l’étude.
C’est la première étude qui révèle un nombre aussi élevé de problèmes de santé sérieux liés à la consommation de compléments alimentaires, une industrie qui pèse 32 milliards de dollars par an aux États-Unis et qui fait l’objet d’une surveillance accrue des autorités fédérales et de groupes de consommateurs. Ces derniers réclament des réglementations plus strictes.
Réactions allergiques
Outre les problèmes cardiovasculaires, la consommation de ces compléments entraîne des réactions allergiques graves, des vomissements et des nausées liés à leur composition très variée (vitamines, minéraux, acides aminés, produits à base de plantes).
Aucun complément alimentaire ne requiert le feu vert de la FDA pour être commercialisé aux États-Unis, contrairement aux médicaments.
Pourtant, expliquent des experts, certains contiennent des substances pouvant avoir de puissants effets dangereux sur l’organisme. Mais leurs fabricants ne sont pas obligés d’apposer des avertissements sur les étiquettes.
Selon une loi de 1994, décriée par les autorités sanitaires américaines, les compléments alimentaires sont considérés sans danger jusqu’à preuve du contraire.
L’étude fédérale ne fournit aucune statistique sur les décès ayant pu résulter de la consommation de ces produits car elle n’a traqué que les visites à l’hôpital.
Article du Journal La Presse – Octobre 2015